Chaque fois que je critique, que je me fais juge de ce qui est bien, que j'analyse ou que je porte un diagnostic sur un autre ou moi-même, je crée une image d'ennemi. J'ai pu percevoir récemment à quel point croire mes jugements sur quelqu'un, conditionne toutes les perceptions que j'ai de cette même personne.
Ike Lasaster ( dans son Guide de Communication Non Violente à l'usage des dirigeants et de leurs collaborateurs ) explique que les images d'ennemi créent deux problèmes majeurs : elles déshumanisent la personne et d'autre part elles créent exactement ce que je cherche à éviter. Étiqueter quelqu'un de manière statique c'est restreindre le plein potentiel de son humanité et c'est conditionner en la limitant, la manière dont nous nous comportons avec lui. Marshall Rosenberg résume en disant : " Vous obtenez ce que vous voyez". Lorsqu'un jugement devient croyance, notre esprit se met à filtrer les informations disponibles de manière à conforter cette croyance. Cette croyance détermine le spectre de nos perceptions et se transforme en mécanisme de renforcement. Nous percevons uniquement ce que nous croyons.
Avoir des images d'ennemi, est pour moi le signe que je ne suis plus dans la réalité mais dans ma tête, en train de croire ce que je me raconte. Quand j'en prends conscience, un grand pas est déjà fait. Je suis un tout petit peu moins "collée" à ces croyances. Et cet espace me permet alors de mettre mes oreilles girafes pour écouter quel besoin précieux en moi s'est exprimé à travers cette croyance.