dimanche 31 juillet 2016

SE DIRE PLUTÔT QUE MéDIRE

Je me remémore cette conversation où avec deux collègues nous échangions intensément à propos d’une relation de travail que nous avions en commun. Le comportement de cette personne avait été une stimulation vive pour chacune et les critiques, interprétions, jugements sur elle fusaient. Intérieurement, je jugeais sévèrement mes deux collègues d’être « de vraies langues de vipères » mais en même temps je participais et déversais mon lot de pensées chacals dans la conversation. Une fois la discussion achevée, je repris mon travail et me rendis compte quelques minutes plus tard que la personne dont nous avions parlé était dans la pièce juste à côté. Avait-elle entendu nos échanges ? Si c’était le cas, elle devait être anéantie ! Pourtant, je ne voulais pas lui faire de mal ! Je rentrai chez moi en me jugeant de ne vraiment pas incarner les valeurs de « non-violence » auxquelles j’aspirais, tout en essayant de faire taire la petite voix qui me soufflait « elle l’avait bien cherché quand même »! Juger, être jugé, se juger, il n’y avait pas d’autres alternatives dans l’espace où je me trouvais. 

J’ai heureusement eu la chance de pouvoir raconter cette histoire à quelqu’un qui avait des oreilles girafes grandes ouvertes et qui a accueilli toutes mes parts avec beaucoup d’empathie. Ainsi, j’ai pu retrouver le chemin de la connexion à moi-m’aime et m’ouvrir à la beauté des besoins qui m’animaient . Mon langage « chacals envers cette personne » était à la mesure de l’intensité d’un énorme besoin d’empathie suite à la situation que je venais de vivre avec elle. Et si je me suis jugée si sévèrement c’est que j’avais aussi besoin de cohérence entre mes paroles et les valeurs qui font sens pour moi comme la non-violence et le respect des autres .

Quel petit pas puis-je faire pour prendre en compte à l’avenir mon besoin d’expression et d’empathie quand je suis stimulée ET mon besoin de cohérence et de contribution au monde dans lequel je veux vivre ?

Mon petit pas, c’est ce dessin ! Pour me rappeler, lorsque je serai à nouveau fortement stimulée, de parler de ce qui est vivant en moi, de l’intensité de ce qui me traverse plutôt que de parler sur les autres.

Ps : Merci à Lilian Cobo qui nous a offert lors du stage CNV « femmes en éveil » la petite phrase que j’ai écrite en bleu dans le dessin, je la garde précieusement.

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